18/09/2010

Les 7 péchés capitaux de la Capitale selon la Flandre...

Il est de ces contre-vérités et autres fantasmes, qui a force d'être répétés inlassablement, finissent par être considérés comme parole d'Evangile selon St. Bart...
Hier komt een verkorte opsomming van wat men in Vlaanderen over Brussel denkt, en waarom de waarheid moet gekend worden...


1. La Région Bruxelloise est pauvre...
Faux, une analyse européenne (source : Eurostat) place d'ailleurs la Région de Bruxelles-Capitale à la deuxième place des régions les plus riches de l'Union Européenne. Avec un PIB de 60.200 EUR/hab, elle se classe 2ème, juste derrière le Grand-Duché du Luxembourg. La Flandre est 10ème de ce classement (31.700 EUR/hab), la Wallonie 17ème (22.600 EUR). La Belgique dans son ensemble se classe 11ème (31.200 EUR/hab).
Si la Région est pauvre, c'est parce que la Loi de financement l'appauvrit, en assurant des transferts injustifiés vers les autres Régions (16 milliards EUR/an vers la Flandre, 9,5 milliards vers la Wallonie) !
Toutes les analyses montrent qu'il lui manque (au minimum) entre 500 millions et 1 milliards d'EUR pour être financée correctement et assurer son rôle... C'est un des enjeux majeurs de la négocation politique en cours pour la formation du gouvernement...
2. La Région de Bruxelles-Capitale est mal gérée...
Le sous-entendu derrière cette affirmation est bien entendu que la Région serait mal gérée car ce sont essentiellement des francophones qui la gèrent... C'est oublier un peu vite que la Région est constitutionnellement bilingue et que le gouvernement régional bruxellois est paritaire en nombre de ministres néerlandophones et francophones. Historiquement, le poste de Ministre du Budget a d'ailleurs souvent été occupé par un ... néerlandophone. Dernier en date à avoir géré les finances bruxelloises avant d'être remplacé par J-L Vanraes, Guy Vanhengel... aujourd'hui responsable du budget au Fédéral, dont on pourra difficilement nier l'orthodoxie budgétaire... ni le caractère flamand de son parti, l'OpenVLD... Avec les moyens limités qui lui sont dévolus, la Région gère plus que correctement son budget.
3. Il y a trop de niveaux de pouvoir à Bruxelles, il faut fusionner les communes...
Les communes bruxelloises comportent en moyenne environ 51.500 habitants. C'est bien plus que bien des communes de Wallonie ou de Flandre. Pour assurer des politiques de proximité (mobilité, sécurité, aménagement urbain...), le pouvoir communal est indispensable, et assure une démocratie de terrain.
S'il est juste de penser que certains découpages communaux sont à revoir (Bruxelles-Ville, Laeken, Neder-over-Hembeek et Haren, toutes gérées depuis l'Hôtel de Ville de Bruxelles par exemple) et que certains recoupements seraient justifiés, il faut maintenir une approche locale forte, les disparités socio-économiques entre les différents quartiers de la ville étant importantes.
Une étude récente montre d'ailleurs que la fusion prônée par la NVa pour Bruxelles n'est pas toujours efficace : ainsi à Antwerpen, où les communes ont été fusionnées, les coûts de fonctionnement, notamment pour la Police, sont proportionnellement plus élevés qu'à Bruxelles...
4. La Région est la capitale de la Flandre, et donc la Flandre a son mot à dire...
La Flandre est le seul exemple connu au monde de région ou d'entité territoriale ayant placé sa capitale... en dehors de sa propre région. Cela démontre l'attachement flamand à fagociter Bruxelles à son seul profit. Et le mouvement flamand se base pour cela sur l'Histoire...
Mais Bruxelles n'a jamais fait partie historiquement de la Flandre, mais bien du duché du Brabant (qui jadis s'étendait jusqu'aux abords d'Anvers... La Flandre, elle se situe à GAUCHE du Brabant sur cette carte de 1350)... Refaire l'histoire est toujours commode !
La Région de Bruxelles-Capitale existe constitutionnellement depuis 1989 et est une Région à part entière. Elle n'a pas à être co-gérée par les autres Régions.
Si la Flandre choisit la voie du séparatisme, elle devra établir sa capitale à Anvers ou Gand, mais quitter Bruxelles.
5. Le refinancement de Bruxelles doit être conditionné à l'utilisation des fonds et à son contrôle
Les autorités bruxelloises sont tout aussi capables de compter et de gérer leurs affaires que les entités régionales flamandes ou wallonnes. Bruxelles ne réclame pas le droit de contrôler l'affectation des finances régionales flamandes au Port d'Anvers ou celles wallonnes à la Ville de Charleroi...
Cette demande hégémonique et unilatérale ne repose sur aucune légitimité et est inacceptable pour les Bruxellois. Bruxelles ne réclame que son dû légitime à disposer de la richesse qu'elle produit, tout en bénéficiant d'un financement équitable pour les rôles mutliples qu'elle joue au bénéfice du pays et des autres régions fédérées. Sans la vitrine "Bruxelles", la Flandre et la Wallonie sont inexistantes sur l'échiquier mondial...
6. Les Communautés doivent avoir un droit d'ingérence dans les affaires bruxelloises
La gestion catastrophique de l'enseignement à Bruxelles devrait à lui seul démontrer l'absurdité du modèle communautaire belge. Les Communautés contribuent à créer des sous-nationalités dans la Région en forçant les Bruxellois à choisir une langue, que ce soit pour leur santé, leur sport, leur enseignement, leur culture,... Nous voulons mettre fin à cette ingérence inefficace et discriminatoire et rendre aux Régions ces compétences.
7. Bruxelles n'est qu'une ville, comme Anvers ou Liège...
Capitale du Royaume, siège du Vlaamse Raad et de la Communauté Française, capitale de l'Europe, siège d'institutions internationales comme l'OTAN... Bruxelles n'est pas une ville comme Anvers ou Liège. Elle est une ville-région aux compétences multiples et qui s'incrit dans le processus de fédéralisation de la Belgique.
La volonté flamande de ramener Bruxelles au simple statut de Ville ne se justifie que par sa volonté de la conquérir sous son aile soi-disant protectrice. Or la Flandre n'aime pas Bruxelles, qui est pourtant sa capitale ! Elle la sous-finance et conditionne tout refinancement équitable. Quel autre région dans le monde méprise à ce point sa propre capitale ? Encore une incohérence flagrante...

01/09/2010

Et si le temps était venu...

Et si nous sortions nos drapeaux bruxellois pour les faire flotter à nos fenêtres ?


Car il flotte comme un sentiment de pessimisme dans notre microcosme politique... Vous ne trouvez pas ?
Ainsi, après tant de jours de consultations, pre-formation et silence radio, la méthode Di Rupo n'a pas pu faire mieux qu'espéré... A savoir : se heurter inévitablement au "nee, niet genoeg, vent..." de Bart de Wever, avec le CD&V (ou plutôt ce qu'il en reste) dans son sillage, à la remorque du nouveau 'grootste vlaamse partij'.


Bart de Wever n'est pas un idiot, loin de là. On dit même de lui qu'il est supérieurement intelligent. Cela a même été prouvé à la télévision ... De slimste man ter wereld... Pensez-donc !
On pourrait cependant en douter, en se disant qu'il a oublié que pour négocier, il faut être deux. Et qu'une négociation n'aboutit que lorsque les parties en présence ont conclu un accord...
En dehors de cela, on est dans une logique de confrontation, de guerre, de terre brûlée...
Il me vient donc inévitablement à l'esprit que s'il n'est pas idiot, et qu'il continue à refuser tout ce qu'on lui propose comme menu, s'il reste ancré à ce point dans une logique jusqu'au-boutiste : "of zij doen wat ik wil, of ik doe niks...". Ja Baartje, maar als jij zo verder doet, zal jij gewoon dit land plat leggen... Misschien jouw doelstelling, uiteindelijk :-)... c'est qu'il a un plan. Et ce plan, on le connaît, il a eu tout le loisir de l'étaller en long et en large depuis 3 ans. La N-Va et son Président sont un parti nationaliste, séparatiste et républicain.
Alors, sommes nous bloqués, au point de rupture, au bord de l'implosion de ce petit pays qui fût jadis la deuxième puissance mondiale (au XIXème siècle, il est vrai...) ?


Les citoyens Bruxellois n'ont guère été écoutés dans ces négociations. Autour de la table des négociateurs, ils étaient largement sous-représentés et Charles Picqué s'est tût dans toutes les langues... Au pire, il est passé pour le quémandeur de service "500 millions svp, pour notre ville, à votre bon coeur Messieurs les Flamands, Mesdames les Wallonnes...". Certes, on nous dit clairement que Bruxelles est la pierre d'achoppement, que jamais, oh grand jamais, les francophones ne capituleront devant les demandes flamandes... En attendant, Di Rupo a déjà abandonné des pans entiers de compétences fiscales, dont certaines symboliques (les allocations familiales, certaines éléments liés aux soins de santé, l'impôt des sociétés,...).
Ne nous faisons aucune illusion : nous serons vendus au plus offrant, et la Wallonie et la Flandre se répartiront Bruxelles et ses richesses sur le dos de ses habitants !


Alors le temps est sans doute venu, pour nous Bruxellois, d'affirmer ce que nous voulons, et ce que nous refusons.

  1. La Région Bruxelloise est le poumon économique et la vitrine de la Belgique, elle doit être respectée.
  2. La Région Bruxelloise doit être une Région à part entière : avec les mêmes droits et devoirs que les autres Régions. Elle doit disposer de l'autonomie constitutive.
  3. Nous refusons tout principe de co-gestion de notre Région, qui équivaut à créer des sous-nationalités dans notre Région. Si la Flandre sanctifie le principe de territorialité pour sa propre Région et la Wallonie, qu'elle le respecte également pour Bruxelles !
  4. Les compétences communautaires doivent être dévolues à la Région : enseignement, sport, culture, santé, ne peuvent pas continuer à être efficacement mis au service de la population bruxelloise avec des décisions prises par des Ministres et des Parlementaires qui ne connaissent rien de la réalité de Bruxelles et de ses habitants et partagées en fonction de la langue parlée par les gens.
  5. Bruxelles doit être équitablement financée. Si la région produit 20 % de la richesse, elle doit en percevoir au moins 20 % des recettes et son rôle de capitale multiple (pays, europe) doit être pris en compte également. Il ne s'agit pas de (re)financer notre Région, mais de lui rendre son dû, injustement dévié au profit des autres niveaux de pouvoirs en Belgique.
  6. Un financement équitable passera par une révision de la Loi de financement et le prélèvement de l'impôt des personnes physiques sur leur lieu de travail, et non d'habitation, comme cela est la règle partout en Europe.
  7. La mobilité bruxelloise ne peut se décider que avec et pour les bruxellois. Toute décision péri-régionale (accroissement du trafic ferroviaire, élargissement du ring, survol aérien) doit se prendre en concertation avec la Région centrale du pays, qui absorbe la plus grande part de ces trafics.
  8. L'enseignement bruxellois doit être une priorité immédiate : l'évolution démographique n'est ni assumée ni anticipée par les pouvoirs communautaires.
Alors, oui, le temps est venu pour tous les Bruxellois de se manifester.
Je leur propose un simple signe, symbolique et fort : faites flotter à votre fenêtre le drapeau bruxellois, iris jaune sur fond bleu pour marquer votre souhait de voir notre région pleinement respectée dans le contexte politique actuel !