26/06/2010

Pourquoi il faut mettre fin à la "co-gestion" de la Région Bruxelloise : mieux comprendre les enjeux...


De nombreux aspects de la vie des Bruxellois sont dès à présent co-gérés par les Communautés, française et flamande. Il s’agit principalement de l’enseignement, de la culture, des sports, de la jeunesse, de la médecine préventive, de l’accueil des primo-arrivants, et autres matières dites ‘personnalisables’. Le gouvernement régional n’est responsable que des matières ‘territoriales’ et économiques : mobilité, aménagement du territoire et urbanisme, économie, emploi.
Petit rappel technique pour les non-initiés : du côté Flamand, Communauté et Région se sont regroupées en un seul organisme. C’est donc ‘le’ gouvernement Flamand qui exerce sur Bruxelles les compétences de la Communauté flamande. Ce gouvernement est placé sous le contrôle démocratique d’un parlement de 124 membres, dont 6 seulement sont élus par les Bruxellois. Du côté francophone, la Communauté est gouvernée par un gouvernement spécifique (où siègent une majorité de ministres wallons) et contrôlée par un parlement où siègent les 75 députés du parlement wallon, plus 19 députés choisis  parmi les députés francophones du parlement bruxellois. Choisis par qui ? Par leurs partis, bien sûr. Ce ne sont pas des élus directs (co-optés, donc non désignés par les électeurs...).
Bruxelles est donc dès à présent co-gérée pour de nombreuses compétences par deux gouvernements extérieurs, sur lesquels les Bruxellois n’ont pas de réel contrôle démocratique.
Pour libérer les Bruxellois de cette inféodation, il faudrait en fait transférer à la Région toutes les compétences exercées sur Bruxelles par le gouvernement flamand et la Communauté française. Tous les partis traditionnels s’y opposent.
Les partis flamands veulent, au mieux, maintenir sur Bruxelles le niveau actuel de co-gestion. Au pire, ils veulent cogérer Bruxelles avec les Wallons dans une confédération belge à deux Etats, voire même (NVA, VB) l’englober dans une république flamande. Comme le disait il y a peu le président de la NVA : « Bruxelles est et reste notre capitale. En tant que ville, Bruxelles ne peut se trouver sur le même pied que la Wallonie et Flandre… »
 Quant aux partis francophones, ils sont tous (ou du moins leurs instances supérieures) viscéralement attachés au maintien de la cogestion de nombreuses matières à Bruxelles par les Communautés, et plus si possible.
Ainsi, le MR veut « rassembler Wallons et Bruxellois de façon structurelle » : un seul gouvernement ; un seul parlement ; un seul budget ; une circonscription électorale francophone unique pour les élections régionales (Interview de Didier Reynders, Le Soir du 1er juin 2010). Voilà qui est clair. Bruxelles dirigée depuis Liège, Mons ou Namur!
Les accords institutionnels à venir présentent donc pour les Bruxellois une menace bien réelle, avec la volonté de plusieurs partis de donner encore davantage de compétences aux Communautés.
 En fait, donner davantage de compétences aux Régions, dans le cadre d’une fédération solidaire, est une évolution normale et souhaitable.
Mais les Bruxellois devront empêcher à tout prix que de nouvelles compétences (exemple : allocations familiales, justice..) soient transférées de l’Etat vers les Communautés, qui pourraient dès lors co-gérer à Bruxelles ces nouvelles compétences. A terme, ceci préparerait la fin de la Région bruxelloise, son inféodation totale à deux gouvernements étrangers, la séparation de sa population obligée de choisir entre les deux sous-nationalités, une gestion de plus en plus complexe, inefficace, largement soumise aux intérêts premiers des ses deux voisins.
Plus fondamentalement, il faut quitter ce modèle politique belge basé sur des partis communautaires qui se définissent par une identité linguistique pure. Les uns et les autres "aiment" Bruxelles au point de vouloir l'intégrer, qui dans la nation flamande, qui dans le "peuple" francophone (sic!). Il serait temps qu'ils s'occupent d'avantage du souhait des Bruxellois, qui se sentent bruxellois, belges et européens avant tout, et où près d'un ménage sur deux parle à la maison plusieurs langues. Il serait temps qu’à Bruxelles, les partis traditionnels s’organisent sur une base régionale, de façon à pouvoir représenter tous les Bruxellois dans leur diversité. Tant qu’ils ne le font pas, je pense qu’il faut aider Pro Bruxsel, parti régional bi-(multi)lingue, à grandir et faire entendre sa proposition institutionnelle: un modèle institutionnel simplifié, basé sur des Régions qui co-opèrent, plutôt que sur des Communautés en conflit (voir http://www.probruxsel.be/).
(article original "Halte à la co-gestion !" de Alain Maskens)



Alain Maskens est médecin. Après avoir pratiqué la cancérologie en recherche et en clinique, il s’est tourné vers l’informatique médicale où il est à présent actif comme consultant.Dans le cadre de son expérience professionnelle en cancérologie, il a créé l’Association Européenne de Recherche sur la Prévention du Cancer. Conscient du rôle que pourrait prendre Bruxelles dans la promotion d’un modèle de société où la diversité est valorisée et où la solidarité prend le pas sur les différences, il a participé à la réflexion citoyenne à Bruxelles, en co-rédigeant en 2002 le Manifeste bruxellois et en participant, en 2003, à la création de l’asbl Manifesto, qu’il a présidée jusqu’en 2008. Avec Manifesto, il a participé à la rédaction de l’Appel des Bruxellois (NL versie) et à la création de la Plate-forme de la société civile de Bruxelles instigatrice des récents Etats Généraux de Bruxelles

Plus d'info - Meer info : www.am22.be



17/06/2010

Lettre ouverte de Bruxelles à Bart et Elio / Open brief van Brussel aan Bart en Elio

Cher Elio, Beste Bart,


"Bruoc Sella", tel est mon nom de baptême...
Voilà plus de 1000 ans que je suis née sur ces marais proches de la Grand-Place... 
Voilà plus de 1000 ans que j'assiste au passage des armées et des soldatesques, qui m'ont incendiée, brûlée, violée...
Voilà plus de 1000 ans que, des tribus celtes aux armées de Charles-Quint, des troupes du Maréchal de Villeroy jusqu'à l'Empire Napoléonien, des Orangistes aux révolutionnaires de la Monnaie, je ne cesse d'engendrer convoitise et envie.
Car je suis au carrefour des cultures et des frontières, à la croisée des chemins de Germanie, du monde latin et celte.
On me veut, on me désire... mais non pas comme une femme, qu'on voudrait chérir et couvrir de tendresse. On me désire pour mieux m'humilier, pour mieux me rabaisser... Comme une femme que l'on bat, pour la remettre à ce qu'on croit être sa place...

Vandaag Bart, wil jij mij tot op niveau van een 'gewone stad' terugbrengen. Jij spreekt over mij zonder echt te weten wie ik ben... Maar jij weet met zekerheid waar en wat je moet afsnijden. Jij wil me gewoon als gewest verder zien verdwijnen. Jij respecteert me eingenlijk niet...

Tu le fais car de ta Flandre natale, j'ai toujours été présentée comme une ville sale, où la violence règne dans les rues, où ta langue ne peut s'exprimer librement, où le système "francophone" a apporté son lot d'inefficacité, de corruption, de gabgies, de "systèmes". Où la population est pauvre et désoeuvrée, et les emplois inexistants. 
Personne ne t'a donc jamais parlé de la Place Sainte Catherine et ses terrasses épicées ? De la Toison d'Or et ces boutiques illuminées ? De la Place du Châtelain et ses bourgeois éméchés ? Ou de la Place du Luxembourg et ses eurocrates endimanchés ? Tout ça et beaucoup plus, de la friterie Antoine, au quartier portuguais de la Rue Gray, des boutiques colorées de la rue du Brabant à l'avenue Molière et ses maisons de maître, tout ça Bart, c'est moi, Bruoc Sella... Vient faire un tour plutôt que de me mépriser.

Je suis devenu la câtin du Royaume. Celle que tout le monde veut se payer, mais qu'on trouve si peu attirante, qu'on n'y mettra qu'un petit prix.
Pourtant, essayez de vous imaginer ce petit bout de Vlaamse land qui se replie sur lui-même et sur sa langue, et ce morceau de Wallonie, cette terre d'accueil "épargnée-par-la-crise-économique-mondiale-car-le-peuple-de-gauche-veille-au-grain" sans la vitrine que je suis devenue... N'oubliez pas ce que  je vous apporte : je laisse s'écouler dans vos veines l'argent de mon labeur (16 milliards d'euros pour toi Bart, 9,5 milliards pour Elio...). 
Je donne du travail à vos quelques 350.000 navetteurs qui viennent piétiner mes trottoirs, suer dans mon métro, exhaler leur grisaille mono-carbonnée sur ma petite ceinture...
Et c'est chez moi que les grands du monde, de l'Union Européenne à l'OTAN, viennent faire ripaille. Ni à Diest, ni à Ans, nog minder in Antwerpen of Namen...

Et toi Elio, écoute bien ce que cette vieille câtin a à te dire : tu as fais la fête avec les tiens, en célébrant ta victoire, et donc la défaite de tes ennemis. Certains à Liège ayant visiblement même commencé à faire la fête très tôt dans la journée... Tu te poses en homme d'état, mais tu as promis des lendemains qui chantent à ceux qui ont crû à tes promesses. "Les promesses n'engagent que ceux qui les écoutent..." : leur réveil n'en sera que plus dur. Mais pour moi, Elio, que vas tu faire ? Vas-tu me livrer à la co-gestion par la Flandre et par ta Communauté Française, où je ne suis quasiment pas représentée, et qui prend des décisions à ma place ? Mon enseignement, en déliquescence, mes écoles qui s'effilochent, mes théâtres et jusqu'à mes clubs de football coupés en deux : rends les moi, je t'en prie... Je m'en occuperai bien mieux que toi, du fond de ta Wallonie...


Ja, luister naar mij, Bart en Elio...
Ne me livrez pas à la co-gestion par les Communautés Francophones et Flamande : vous vous dites démocrates, alors donnez la parole aux Bruxellois. Laissez les vous dire ce qu'ils ont sur le coeur...
Dans cette Ville-Région, que vous méprisez au point de vouloir la réduire à néant, il y a des gens qui vivent. Des Bruxellois. Qui ne se considèrent ni comme "francophones", ni comme "néerlandophones", mais simplement comme Bruxellois, qui vivent déjà ensemble, et en paix. 
Une ville cosmopolite, aux milles accents et couleurs, qu'on ne pourra jamais classer dans votre jeu de domino communautaire à deux langues.

Qui veulent d'un pays uni, certes composé de régions, mais où le communautaire, que vous vénérez pour mieux vous en servir pour accéder au pouvoir, ne dominerait pas tout. 
Qui sont capables de faire la Zwanze de la Place Poelaert au Parc Royal.
Qui aspirent à gérer leur région eux-mêmes, comme vous gérez déjà les vôtres, mais loin de ce projet fait d'exclusion, de diabolisation, de victimisation de l'autre. Mais avec un projet d'inclusion, d'ouverture, de tolérance. Un vrai projet moderniste pour une ville du XXIème siècle.
Alors Bart et Elio, lorsque vous vous asseyerez autour de cette table où vous allez décider de mon sort, sans que j'y sois représentée, n'oubliez pas que jamais, jamais, vous ne passerez chez moi en force... Mes enfants seront là pour s'y opposer et construire un avenir digne de mon histoire...



"Bruoc Sella", tel est mon nom de baptême... 



14/06/2010

Voilà, c'est fini : merci, bedankt, thank you !


Les petits partis n'ont pas réussi la percée espérée et/ou annoncée.
La faute sans doute à des élections anticipées et au manque de préparation et de moyens... Mais aussi à une organisation médiatique qui n'a laissé la place qu'aux seuls partis établis. Difficile dans ce contexte de se faire entendre.
ProBruxsel range ses pinceaux turquoises jusqu'aux prochaines échéances électorales, les communales de 2012.


Merci à toutes celles et ceux qui ont soutenu ProBruxsel au long de cette très courte campagne !
Nous avons manqué de tout : temps, moyen et ressources pour organiser une campagne digne de ce nom. Mais nous l'avons fait, avec la conviction que nos idées pour Bruxelles sont bonnes et que c'est la voie à prendre si nous voulons sortir par le haut d'une crise institutionnelle qui n'en fini pas et ne pas livrer Bruxelles à la co-gestion par la Flandre et la Wallonie.
Mais nous sommes en démocratie et la main est à Bart de Wever, qui a promis à ses électeurs de Flandre une disparition de la Région bruxelloise et sa co-gestion par Papa du Sud et Maman du Nord (Papa habitant à Ans, il est donc bien du Sud... ).
Le repli de la Wallonie sur le PS est peu compréhensible vu de Bruxelles, mais quand on joue à faire peur à l'électeur et qu'on lui promet des lendemains qui chantent en pleine crise économique, ça s'explique... N'oubliez pas, chers pensionnées, demain, toutes les pensions augmentées de 150 EUR....Pauvre Wallonie ! Le PS n'hésitera sans doute pas à accroître son emprise sur la Wallonie en livrant Bruxelles aux appétits de De Wever... Pourvu qu'on reste au pouvoir...
La stagnation d'Ecolo est moins compréhensible dans le contexte actuel, lui qui se présentait avec Groen! comme le seul tandem qui pédale dans le même sens dans ce pays. Mais Ecolo est-il vraiment un parti capable de s'assumer au pouvoir ? L'avenir nous le dira.
L'effondrement du MR est sans doute dû à une forme d'arrogance permanente de ses dirigeants, du moins certains d'entre eux. Les couteaux s'aiguisent en coulisses...
A Bruxelles, le racollage tous azimuts du CDh semble avoir porté ses fruits et permis à Madame "Non" (mais elle dit oui parfois paraît-il) de maintenir son rang.
Quant au PP, nouveau venu sur la scène politique, il parvient in extremis à décrocher un siège. Cela lui donnera sans doute une tribune pour diffuser son discours de droite "décomplexée" : moins d'impôts, moins d'immigrés, plus de sécurité... Modrikamen et Aernoudt sont pour les medias des "clients", comme ont dit. Malgré ses protestations permanentes, ils auront tout de même été présents dans l'espace médiatique.

Quant à ProBruxsel, nous nous maintenons avec 7201 voix sur le canton BHV (soit 0,86 % des votes exprimés), un peu en deça de notre score des régionales de 2009. Une déception, certes. Un peu de frustration de ne pas avoir eu le temps, ni trouvé les bons canaux pour porter notre message vers la population bruxelloise, qui ignore sans doute que demain, son sort se jouera entre Mons et Anvers...
Mais aussi un encouragement certain à poursuivre plus loin notre chemin. Car ProBruxsel existe et porte un message partagé par des milliers de BruXsellois ;-)

P.S. Avec 329 voix, j'augmente de près du double mon score personnel des régionales 2009. Merci sincèrement à tous pour votre soutien, vos encouragements et vos messages !
To be continued !

11/06/2010

Jour J : Aujourd'hui je repeins ma ville en turquoise, ProBruxsel, liste n°25


Cette "blitz-campagne" touche à sa fin. Dimanche soir, on comptera les victimes, les vainqueurs et les dégâts collatéraux...
Une chose est certaine, le blé s'est levé dans la plaine bruxselloise...

De partout, des messages nous reviennent, positifs, encourageants, chaleureux...
"Vous incarnez vraiment Bruxelles et ses habitants"... Voilà un beau compliment qui date d'hier.

Pro Bruxsel n'a pas vraiment disposé ni des moyens, ni du temps, ni de l'écoute médiatique pour pouvoir faire passer nos idées au plus grand nombre. Et pourtant, nous y sommes arrivés à force de conviction, mais aussi parce que nous sommes le seul parti citoyen cosmopolite qui se présente à Bruxelles aux électeurs, un parti à l'image de cette ville qui ne se veut ni flamande, ni francophone, ni wallonne...




Nous avons été présents, hyper-présents même, là où nous le pouvions : dans la rue et sur les marchés, dans les débats (où nous étions invités, et ils n'étaient pas nombreux) sur internet, dans les blogs, sur Facebook ou Twitter... Et partout, ce même message d'encouragement à nos idées : allez-y !

Alors pour ceux qui viendraient de se réveiller d'une longue phase d'hibernation et qui nous découvriraient, on va essayer de résumer très rapidement nos idées maîtresses :
  • Bruxelles est victime de la co-gestion de la Région par les deux Communautés au nord et au sud du pays. Sa richesse nourrit les autres régions au lieu de servir au pays et à ses habitants. Pour plus de précision, voir le Trends-Tendance de cette semaine.
  • Dimanche, allez voter ! Et votez utile... Le vote le plus utile pour Bruxsel et les Bruxsellois, c'est Pro Bruxsel, découvrez avec Caroline Sägesser (2ème) ici pourquoi.
  • Nos propositions sont concrètes, modernes et innovantes; elles permettront enfin au pays de tourner le dos à la confrontation de communauté à communauté, véritable cause du blocage actuel depuis 30 années de réformes institutionnelles inabouties, et d'assurer à nos enfants un futur plus heureux demain. Suivez Alain Maskens (lijstduwer) dans sa démonstration limpide ici .
Alors, le 13 juin, Pro Bruxsel à la Chambre, c'est la liste n° 25 !






09/06/2010

"Votez utile ? Pas pour un petit parti... Vraiment ? A lire absolument !

"A quelques jours du scrutin, c’est déjà presque l’heure du bilan.

Lorsque je présentais le programme de Pro Bruxsel, on m’a souvent répondu que voter pour un petit parti était inutile, qu’un tel vote revenait à perdre sa voix. Dans le contexte de crise institutionnelle et économique et sociale qui est le nôtre, cette idée est exprimée plus que jamais. Le problème, c’est qu’elle est fausse."

(Texte de Caroline Sägesser, 2ème candidate effective sur la liste ProBruxsel. Caroline est historienne de formation et ancienne chercheuse au CRISP - http://csagesser-probruxsel.blogspot.com)


Le résultat d’une élection ne se résume pas à la détermination du rapport de force entre les partis. Les idées qui ont été exprimées et défendues durant la campagne, y compris par les petits partis, ont toute leur importance, à condition que
ces petits partis réalisent un score non négligeable qui donne de la légitimité à leurs revendications.

Démonstration par l’exemple. En 2009, Pro Bruxsel, nouveau parti, s’est présenté aux régionales et a récolté plus de 8000 voix (c’est-à-dire plus que Groen, la N-VA , le CD&V, le FN ou toutes les autres petites listes). Pro Bruxsel porte des revendications issues de l’analyse des constats dégagés par la société civile lors des Etats généraux de Bruxelles, revendications qui sont alors très peu reprises par les partis dits traditionnels : promotion du bilinguisme et transfert de compétences communautaires à la Région notamment.
Un an plus tard, à l’appel du mouvement bruxellois, les représentants des différents partis ont été invités à préciser leur programme pour Bruxelles lors d’une soirée au Kaaitheater, le 1er juin. Tous ont répondu présents : Charles Picqué, Armand De Decker, Joëlle Milquet, Olivier Deleuze, Guy Vanhengel sont notamment venus en personne, aux côtés du président de Pro Bruxsel, Philippe Delstanche, pour répondre aux questions d’Aula Magna et de Manifesto.
Tous, à l’exception des représentants du CD&V de la NV-A (dont le dédain pour les Bruxellois était tangible) ont pris des engagements clairs, pour donner à la Région bruxelloise l’autonomie constitutive, de nouvelles compétences et les moyens financiers dont elle a besoin et auxquels elle a droit.

Pourquoi ces ténors politiques ont-ils accepté de venir ce soir-là et ont-ils pris, pour la première fois, des engagements clairs en faveur de Bruxelles ? Parce qu’ils ont compris l’importance de la prise en compte des revendications du mouvement bruxellois pour
une part importante de l’électorat qui dispose désormais d’un autre choix : Pro Bruxsel.


A Bruxelles, le boom démographique s’accompagne d’une paupérisation de la population et d’une dualisation de plus en plus profonde de l’espace urbain. Il n’est pas exagéré de prédire qu’une catastrophe sociale de grande ampleur se prépare, dont les principaux ingrédients sont : explosion démographique, taux de chômage catastrophique (surtout chez les jeunes), hausse phénoménale du prix du logement (sans aucun rapport avec celle du pouvoir d’achat), immigration importante, développement du fanatisme religieux (islamistes, mais aussi pentecôtistes et autres sectaristes), explosion de la violence urbaine. Les effets du mélange de ces ingrédients risquent d’être exponentiels en cas de carence des pouvoirs publics et en l’absence d’investissements massifs dans les secteurs de l’enseignement, de la formation professionnelle, du logement, de la mobilité, de l’ensemble des politiques sociales et de la sécurité.

Ceux qui penseraient par exemple voter à gauche pour renforcer les politiques sociales ou voter à droite pour développer la politique sécuritaire ou choisir Ecolo pour développer la mobilité douce doivent savoir que si les uns et les autres ne sont pas poussés par l’existence d’un parti bruxellois à développer une politique spécifique pour Bruxelles et à lui donner les moyens de la mener, rien ne se passera.

Le monde politique n’écoute pas les citoyens ; nous avons essayé. Mais il entend les électeurs.

Faites vous entendre.

Le 13 juin, votez utile, votez Pro Bruxsel, pour leur rappeler que

Nous existons - Wij bestaan – We exist !

08/06/2010

Tu pousses le bouchon un peu trop loin, Maurice !


Dans les points de suspension, l'erreur orthographique consiste à en mettre quatre, là où il n'en faut que trois... A force de pousser le bouchon un peu trop loin, Bart De Wever s'est-il pris les pieds dans le tapis en proposant la suppression de la Région de Bruxelles-Capitale ?

Bien sûr que non... Ce garçon est bien trop malin pour cela. En jouant volontairement la provocation anti-bruxelloise, le leader de la NV-a ne fait que saliver son camp et tous ceux en Flandre teneurs de la disparition de la Belgique. N'oublions jamais le véritable projet politique de la NV-a : une Flandre indépendante et autonome dans une Europe des Régions...
Nous assistons ici à un nouvel effet pervers des institutions belges où Monsieur "26 %" peut promettre ce qu'il veut à des électeurs flamands qui l'écoutent béâtement sans avoir à se soucier le moins du monde de ce que pourraient penser ceux d'en "face"... qui ne votent pas pour lui et ne peuvent le contredire dans les urnes ! Il y va donc gaiement, notre brave "Maurice", en se goinfrant de mousse au chocolat puisée dans le pot, tout en accusant le poisson rouge francophone au fond du bocal...
Car ce qu'il veut Bart, c'est un adversaire, qu'il puisse à nouveau désigner à son opinion politique mono-lingue un responsable, qui forcément l'empêchera de réaliser ce qu'il promet à ses électeurs...
Et tous nos hommes politiques francophones sont tombés dans le panneau ! De Onkelinkx à Milquet en passant par Maingain, ils se sont tous indignés : "ça, jamais !".
Et voilà, daar zijn de franstalligen opnieuw tegen onze voorstellen... Zie je, het is onmogelijk om met deze mensen te kunnen onderhandelen !

Seulement voilà Bart, dans cette Ville-Région, que tu méprises au point de vouloir la réduire à néant, il y a des gens qui vivent. Des Bruxellois. Qui ne se considèrent ni comme "francophones", ni comme "néerlandophones", mais simplement comme des BruXsellois. Qui veulent d'un pays composé de régions où le communautaire, que tu vénères pour mieux t'en servir pour accéder au pouvoir, ne domine pas tout. Qui vivent déjà ensemble, et en paix. Qui aspirent à gérer leur région eux-mêmes, comme tu rêves de gérer la tienne, mais pas avec ce projet qui t'es propre d'exclusion, de diabolisation, de victimisation. Mais avec un projet d'inclusion, d'ouverture, de tolérance.

Ce projet, Pro Bruxsel le porte.
Et les Bruxsellois aussi !
Dans 6 jours, les Belges iront voter : rien n'est perdu !
Les Bruxellois peuvent et doivent voter autrement pour changer la donne. Donner la chance à de nouvelles idées d'émerger.
C'est possible !
Le dernier baromètre de la Libre/RTL donne à Bruxelles près de 12 % des intentions de vote pour les 'autres' partis, dont ProBruxsel.
Si nous atteignons le seuil de 25.000 voix, cela pourra peut-être permettre au premier élu Pro Bruxsel de siéger au Parlement Fédéral... Nous avons besoin de vous... mais surtout Bruxsel a besoin de vous !
Votez autrement, c'est soutenir des idées neuves, jeunes, ouvertes sur le monde afin de faire de Bruxelles une ville-phare pour le XXIème siècle !

Dimanche 13 juin, le vote utile, c'est ProBruxsel !


06/06/2010

¡ Hoy hablamos Español !


EuroFeria, 18 ans déjà...
Au fil des ans, la manifestation andalouse qui attirera cette année 200.000 personnes, s'est muée en véritable manifestation latino... Quatre jours d'affilée aux pieds de l'Atomium pour promouvoir l'Espagne et ses produits, mais aussi son sens de la fête, de la "marcha y de la movida"...

A nouveau, un petit condensé cosmopolite sur le plateau du Heysel. Mojitos, sangria, churros et sardinadas cotoient le rhum des Caraïbes, la bière et les frites...

Dans un joyeux mélanges d'odeurs de cuisine, les gens se fraient un chemin dans la foule dense à la recherche d'un coin de table, d'une échoppe ou d'un rebord de trottoir pour se poser deux minutes...

Il y a des choses à voir et à écouter à la Feria, comme le groupe de Metal Estirpe, tout droit venu d'Andalousie... ou les nombreux groupes folkloriques de Flamenco... Démonstrations équestres, dégustations oenologiques ou assiettes de tapas sont également au menu... "Auto-Emoción" également, avec le stand central d'un constructeur automobile ibérique ( passé depuis belle lurette dans le giron d'un groupe allemand...).


On croise aussi de jolies andalouses, oeillet rouge sang dans les cheveux et robe à pois assortie, mais je n'ai pas eu le plaisir de rencontrer Jennifer Alba, l'ambassadrice de charme de cette édition 2010...
Autour de l'Atomium, plusieurs scènes (dont une montée sur un autobus, le "43") et le son du dance-floor qui fait vibrer ses basses...

Et puis, période électorale oblige, militants armés de tracts... le CDh et Ecolo sont passés par là, le PP aussi. Il suffit d'ailleurs de regarder par terre pour suivre leur parcours...
Les tracts des uns et des autres s'amoncellent, car avec un certain déni, les passants jettent à terre ce qu'on vient de leur remettre deux mètres plus haut... Non, c'est sûr, le "personnel" politique militant n'est pas vraiment ni bien vu, ni bien écouté aujourd'hui... "Marre de ce cirque" me lance-t-on à la tête... "Vous feriez mieux de ranger vos papiers"...
Et je comprends, c'est surtout de Fête qu'il est question à l'EuroFeria à cet endroit...
Alors, puisqu'il ne reste qu'une semaine avant les élections, soufflons un peu... et profitons en, de la fête !

Après la lune, voici les politiques dans le caniveau...
Prélude au 13 juin ?

05/06/2010

Et pendant ce temps, Bruxsel danse....




Vendredi 4 juin, place Poelaert... Ils sont 1000, 2000 plus peut-être...
Soirée d'inauguration des Apéros Urbains devant le Palais de Justice. Mojitos, Cocktail, dance-music et le soleil qui se couche sur les Marolles...

C'était au temps où Bruxsel bruxsellait, comme dirait Jacques Brel...
Dans 8 jours, nous irons voter...
Pourquoi ? Pour qui ?
Force est de constater que le doute, voire la tentation de désobéissance civile seront au rendez-vous le 13 juin...
Nos concitoyens semblent désabusés...
Pourtant hier soir, devant la Place Poelaert, au contact de la population bruxelloise, une chose est sûre : ils aiment leur ville, qu'ils y soient nés où qu'ils y soient venus par après. Hector le Mexicain, Younès le Marrocain, Alizée l'Eurasienne... Ce soir ils sont venus pour faire la fête, danser, boire et démarrer ce week-end estival au son de la Salsa.
"Bruxelles, c'est ça !", ce mélange étonnant de couleurs, d'odeurs et de bonne humeur.
Les gens sourient, rient, chantent, dansent... Ensemble, samen, together.... :-)

Ici et là, petit tract en poche, j'en aborde l'un ou l'autre... La politique, bof ? ProBruxsel, non je connais pas c'est quoi....? Ah oui, moi je connais, vous êtes un nouveau parti, non ?
Au bout de 30 secondes, les questions fusent, le débat s'installe...


Pro Bruxsel rocks !
Des militantes Pro Bruxsel qui n'hésitent pas à afficher leur couleur ;-)



- Bruxelles région à part entière ? Et vous allez la financer comment...? Bonne idée le péage urbain, on fait ça aussi à Londres et ça marche non ?
- Le prélèvement de l'IPP sur le lieu de travail ? C'est génial ! Mais vous allez arriver à convaincre les Flamands et les Wallons ? Parce que j'imagine que eux, ils vont y perdre...
- l'Enseignement bilingue ? Vous allez trouver où les profs ? Il n'y a plus d'argent pour les payer... Ah, fusionner le réseau francophone et néerlandophone... Oui, ça a du sens... Dans l'école de mon petit frère, il y a une école néerlandophone et une francophone côte à côte : 2 salles de gym, 2 réfectoires, 2 cours... c'est un peu con tous ces doublons...
- La disparition des communautés française et flamande à Bruxelles ? Ah bon, je ne savais pas que la Culture à Bruxelles étaient divisée en deux... C'est idiot: le KunstFestivalDesArts marche super bien, il faudrait étendre ça à toutes les manifestations culturelles non ? Mais nous pouvons le faire nous mêmes ça, non?

La fête bat son plein, les bruxellois(e)s vont s'emparer de la nuit...
Et le 13 juin, ils devront veiller à ne pas oublier de prendre leur sort en main...


02/06/2010

Kaai Theater Debate : quel avenir pour la Région Bruxelloise ? Welke toekomst voor het Brusselse gewest ?


KaaiTheater Debate : la société civile bruxelloise invite les têtes de listes à Bruxelles à débattre de l'avenir de la Région Bruxellois à la veille des élections.

Ce mardi 1er juin en soirée, à l'initiative des associations civiles bruxelloises (Aula Magna, Manifesto, Bruxsel.Info - anciennement Bruxsel.Forum -) s'est tenu un grand débat entre les principales têtes de listes des partis présents sur les listes BHV , tous partis confondus, à l'exception de l'extrême-droite et du Parti Populaire et de la Lijst DeDecker, absents.
Etaient présents pour aborder la problématique bruxelloise et leur vision sur l'avenir de notre région :
Philippe Delstanche (Pro Bruxsel), Armand de Decker (MR/FDF), Charles Picqué (PS), Olivier Deleuze (Ecolo), Joëlle Milquet (CDh), Guy Van Engel (Open VLD), Luc De Coninck (NV-a), Hans Bonte (SPa), Stefaan De Corte (CD&V) ainsi qu'une représentante du PTB+/PVDA dont j'ai malheureusement oublié le nom...

La soirée, animée par Alain De Neef, Philippe Van Parijs, Eric Corijn et Inge Delcercq (Aula Magna & Manifesto) a permis de mettre en lumière certains points de convergence :
- oui, il faut un refinancement de la Région Bruxelloise
- oui, il faut une réforme de l'état
Disons, que comme à l'Ecole des fans, tout le monde, à quelques exceptions près, était d'accord sur le fait qu'il fallait plus de moyens et de compétences pour la Région Bruxelloise...

Par contre un certain nombre de point de divergence sont apparus, notamment sur le renforcement des compétences régionales au détriment des communautés. Pour les partis flamands, c'est un "niet" catégorique : la Communauté Flamande doit continuer à être présente et à gérer les "affaires bruxelloises"... Point d'orgue de cette thèse de "vassalisation" de la Région Bruxelloise et de ses habitants, ce commentaire du très NV-a Luc De Coninck : "
Grote mobiliteitsproblemen in Brussel moeten door Vlaanderen geregeld worden... Fietspaden en voetpaden mogen door de Brusselse gemeenten gereegeld worden...". Chacun appréciera le grand cas qu'il est fait de l'opinion des Bruxellois (néerlandophones ou francophones) par le parti séparatiste flamand...

La soirée s'est terminée par un jeu de question réponse "oui/non" notamment sur les questions suivantes insitutionnelles :
- une Belgique fédérale avec une structure simplifiée à 3 ou 4 régions ?
- droit de vote aux ressortissants non belges (résidents de l'UE ou élargi aux non-résidents de l'UE)

On regrettera une relative apathie des personnalités présentes (on a senti Joëlle Milquet "ailleurs"...) et l'absence de débat direct avec le public, mais les organisateurs avaient cadré leur scenario en fonction des disponibilités des uns et des autres et d'un timing très précis.

Morceaux choisis de la soirée sur Twitter @jfernandez_BXL #KaaiTheaterDebate